Redonner toute sa place à l’Ecole, une Ecole reposant sur les valeurs de savoir, d'effort, d'autorité des maîtres, de qualité des diplômes et des valeurs de la République, c'est construire la véritable Ecole de l’égalité des chances !
L’école est une question centrale, puisque école et République sont intimement liées depuis la Révolution française. Et le futur républicain de la FRANCE dépend grandement de son école publique et laïque.
Pour redresser l’école, il faut réaffirmer sa mission première.
L’école est une institution majeure d’un Etat républicain, car c’est le savoir, la connaissance qu’elle dispense qui libèrent l’homme de son ignorance. Elle donne donc par la culture, à chaque élève, la possibilité de construire sa propre émancipation. Cette école doit préparer à un métier et une fonction sociale, mais aussi parce qu’elle est laïque, elle apprend à chacun à juger selon sa propre conscience, à penser librement et devenir un citoyen souverain. Finalité qui doit concerner tous les élèves, y compris les enfants des familles les moins cultivées, d’où le défi de la démocratisation qui doit élever le niveau général de formation, sans renoncer à la qualité, sans réduire les savoirs fondamentaux essentiels, et cela dans toutes les disciplines scolaires.
La démocratisation, pour un républicain de gauche, c’est l’accès du plus grand nombre à un enseignement exigeant qui offre à chaque élève la faculté d’aller jusqu’au bout de ses possibilités, en refusant les facilités et adaptations démagogiques, là au nom de ségrégations socio-culturelles subies, ailleurs aux intérêts du marché et aussi aux formes de crétinisme télé-visuelles.
Pour redresser l’école, il faut refuser les faux remèdes:
Faux remèdes :
-Réduire les savoirs enseignés et ne plus centrer l’école sur l’élévation par le savoir. Dans une certaine critique de gauche, mélange d’esprit libertaire et libéral,
on a vilipendé le savoir comme discriminant, dénigré la culture classique, l’orthographe, la grammaire et autres... pour magnifier la spontanéité et la créativité de l’enfant. La considération du
savoir a été abaissée. Moins de connaissances et les premières victimes seront les enfants des couches populaires qui ne bénéficient pas de cours particuliers et des bons
établissements.
-L’autonomie des établissements, établie par la loi de 1989 et que
Sarkozy veut accroître. Elle aboutit à différencier les établissements selon leur environnement socio-culturel, développer des concurrences, favoriser les parents-consommateurs d’école et
instituer, de fait, l’inégalité. D’un côté, les écoles-ghettos, de l’autre les lycées de grande réputation.
-L’adaptation pédagogique à tout prix, sans exigence, pour faire du chiffre. La pédagogie est nécessaire. Mais la pédagogie n’est pas une finalité; elle doit être au service des contenus
enseignés et niveaux à atteindre. A force d’adaptation sans mesure aux élèves, on a adapté les programmes, rendu les examens plus faciles, attribué des diplômes dévalorisés et de fait abaissé les
capacités scolaires d’une partie des élèves.
Résultats :
- 20% des élèves ne lisent pas couramment en 6ème
- 30% de ceux de 3ème ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux d’une indispensable culture
générale.
Pour réussir la démocratisation, mettons l’accent sur la qualité et donc sur l’effort et le travail.
Moins d’Etat, de crédits budgétaires, c’est plus de renoncement, plus d’inégalité. On le voit aujourd’hui, avec la réduction de 30% des postes aux concours. Au contraire, il faut "plus d’école", d’heures enseignées et dans toutes les matières, de soutien scolaire, d’études surveillées, d’efforts pour les ZEP, de surveillants et d’éducateurs pour assurer la sécurité et la vie scolaire.
La qualité, l’exigence doivent être les objectifs essentiels. Il faut pour
cela soutenir et conforter les
enseignants, reconnaître aux professeurs l’autorité qui découle de leur fonction, pour valoriser leur magistère. C'est leur permettre de mieux accomplir la tâche difficile d’inculquer le
goût de l’effort dans une société hédoniste, le sens du travail dans un monde qui applaudit la réussite par l’argent ; donner la joie de comprendre ; la fierté de s’élever dans une société où
règnent le zapping et les démagogies télé-visuelles. Il faut donc une formation des enseignants exigeante nourrie de valeurs républicaines et créer des financements d’Etat pour
aider des jeunes de milieu modeste à faire leurs études, s’ils s’engagent ensuite à servir un service public pendant 10 ans.
Reconstruire des bases solides dans les différents cycles d’enseignement.
- A l’école primaire, il faut revenir sur la réforme des cycles qui a largement échoué et
instituer des programmes simples, structurés, rigoureux, et progressifs pour travailler sans
relâche les savoirs fondamentaux (lire/comprendre/écrire/compter) très souvent négligés aujourd'hui. Un solide contrôle de ces acquisitions est à réinventer et est la clé de toute réussite ultérieure.
- Dans le secondaire, le terme de collège «unique» est devenu une illusion qui dessert majoritairement les
élèves. A partir d’une culture générale commune, il faut assurer une diversification des parcours avec des options plutôt qu’une indifférenciation desservant tous les élèves les plus en
difficulté autant que les meilleurs. Le lycée, lui-même diversifié (lycées
polyvalents, articulant voies générale / technologique / professionnelle avec passerelles entre les filières), doit retrouver partout qualité et exigence autour de la préparation d’un
Baccalauréat qui doit rester un examen national anonyme de haut niveau.
Le travail est immense. Il faut des moyens financiers, mais ce n’est pas qu’une question de moyens. Il faut d’abord résister à l’air du temps, marqué par l’influence dominatrice de la communication télé-visuelle liée à la mondialisation libérale si éloignée du travail scolaire. Une école publique forte pour la République, c’est la l'assurance de voir des potentialités de redressement et de transformation pour le pays qui en a grand besoin.